Après un passage par Stockholm puis les États-Unis, le professeur Mir Wais Hosseini sera à Shanghai à partir du 7 juin pour participer au 9e Symposium international en chimie macrocyclique et supramoléculaire. Il y recevra le prix international Izatt-Christensen en chimie macrocyclique qui lui a été décerné en début d’année. Ce prix, comme les nombreux autres qu’il a reçus ces derniers mois, vient couronner l’ensemble de sa brillante carrière.
De ses nombreux voyages et pays qu’il traverse, le professeur Mir Wais Hosseini ne voit que les aéroports et les hôtels le plus souvent, sauf quand il arrive à libérer quelques jours. Alors il prend plaisir à découvrir la cuisine locale, lui qui adore cuisiner [Tiens, n’est-ce pas un point commun de nombreux brillants chimistes ?]. Les déplacements font partie intégrante de la carrière des chercheurs pour assister à des congrès, donner des conférences et ainsi partager leurs résultats de recherche avec leurs pairs et faire avancer la connaissance. C’est ce qui fait marcher cet enseignant-chercheur ! Il place le partage et la diffusion du savoir au cœur de ses priorités, de ses valeurs. « J’aime enseigner et je m’y investi. Je le dois à mes étudiants, à leurs parents et aux citoyens, souligne avec force Mir Wais Hosseini. Quand j’ai commencé à enseigner, j’ai véritablement appris mon métier de chercheur et la chimie. »
Né à Kaboul en 1955, Mir Wais Hosseini vient passer son bac à Strasbourg à l’âge de 17 ans. Il fait ensuite toutes ses études à l’Université de Strasbourg. Il a alors la chance de rencontrer Jean-Marie Lehn avec qui il travaillera pendant 11 ans. Un véritable mentor qui le formera pendant sa thèse, et bien au-delà, à une certaine école de pensée, à la rigueur et l’exigence. Tous deux sont des passionnés de chimie et des travailleurs acharnés. Mir Wais entre au CNRS dès l’âge de 25 ans avant même d’avoir soutenu sa thèse, ce qu’il fera en 1983 devant Guy Ourisson comme président de jury. « J’avais et j’ai toujours beaucoup d’admiration pour Jean-Marie Lehn d’une intelligence hors norme et d’une gentillesse extrême, explique le chercheur. Mais après quelques années passées aux Etats-Unis, j’ai décidé de monter mon propre laboratoire pour y développer mes propres idées. »
« Enseigner m'a appris mon métier de chercheur et la chimie »
Ainsi, en 1990, Mir Wais Hosseini est nommé professeur d’université et dirige sa première équipe. Il se concentre alors sur un sujet émergent à l’époque, qui le passionne : la tectonique moléculaire, autrement dit les processus d’auto-assemblage de molécules. « Lorsque vous construisez une maison, l’architecte la dessine et propose un plan d’exécution des travaux aux différents corps de métiers pour que tout se construise correctement. Au labo, notre objectif est de programmer des molécules pour qu’elles fassent tout elles-mêmes, une fois mises ensemble et s’assemblent selon un modèle précis », illustre le scientifique. Depuis, les thématiques de recherche ont évolué et d’autres sujets ont émergé comme la problématique des moteurs moléculaires ou le contrôle des mouvements intramoléculaires. « Par exemple, nous avons mis au point des tourniquets moléculaires, dont on peut contrôler la vitesse et la position. Cela pourrait à terme servir à développer de nouvelles générations de mémoires informatiques », détaille encore le chercheur qui ne manque pas d’idées !
« Je n’ai pas la prétention de dire que nos travaux vont changer le monde mais nous essayons tout de même de contribuer à faire avancer la connaissance, à faire des choses qui ont un sens ». S’il reste humble, ce travailleur acharné et perfectionniste garde toujours à l’esprit le besoin de transmettre et de mériter la reconnaissance de ses pairs, sa légitimité. Et quand il ne court pas après le temps, ce passionné de musique, de rock et de jazz notamment, se pose une heure chez lui le soir pour jouer de la guitare et déconnecter !
Anne-Isabelle Bischoff
Thomas Ebbesen, professeur à l’Université de Strasbourg et directeur de l’Institut d’études avancées de Strasbourg (USIAS), est lauréat du prix Kavli pour sa découverte de la transmission optique extraordinaire.
Ces travaux ont démontré que la lumière pouvait être efficacement transmise à travers les trous sub-longueur dans des films métalliques opaques. Cette découverte a soulevé des questions fondamentales importantes et des applications dans de nombreux domaines de la biologie à l'opto-électronique. La cérémonie de remise du prix aura lieu le 9 septembre prochain à Oslo en présence du Roi de Norvège.
« Comme scientifique, je suis très honoré d'avoir reçu ce prix prestigieux qui reconnaît la qualité de nos travaux, car la recherche est un travail d'équipe, déclare Thomas Ebbesen. Je suis également heureux pour le campus strasbourgeois, dont le rayonnement se trouve renforcé par cette nouvelle distinction scientifique. Enfin, sur un plan plus personnel, ce prix a une résonance toute particulière pour moi, du fait de mes origines norvégiennes. »
Le prix Kavli est la plus haute récompense pour les nanosciences. Cela sera la première fois qu’un chercheur français est récompensé par ce prix. Thomas Ebbesen le partage avec Stefan W. Hell (Institut Max Planck, Allemagne) et Sir John B. Pendry (Imperial College, Londres).
La transmission optique extraordinaire, qu'est-ce que c'est ?
D'après les lois classiques de la diffraction de la lumière, un rayon lumineux ne peut pas ou presque pas traverser un trou de diamètre inférieur à sa longueur d'onde. Thomas Ebbesen a découvert par hasard, puis démontré, que cela était faux. La lumière peut traverser une plaque métallique percée de trous beaucoup plus petits que sa longueur d'onde. Même la lumière qui tombe entre les trous passe à travers. Après plusieurs années de recherche en collaboration avec d'autres scientifiques, il a pu montrer que ce phénomène était du à des ondes de surface appelées plasmons, guidées par l'alternance périodique trou/métal de la plaque.
A quoi ça sert?
Beaucoup de laboratoires travaillent sur l'étude des comportements optiques d'ouvertures de taille inférieure à la longueur d'onde percées dans des films métalliques. Les applications sont multiples, de la spectroscopie à la modulation des lasers. Ce phénomène permet par exemple de séparer les couleurs de la lumière en créant des "trieurs" de photons. Cela pourrait permettre d'améliorer la résolution des appareils photos numériques. Autre application: augmenter le débit réseaux de communication par fibres optiques ou encore suivre des réactions chimiques de manière ultraprécise, à l'échelle d’une couche moléculaire.
Le Cercle Gutenberg attribuera pour la septième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.
Le Cercle Gutenberg lance la septième édition du prix Guy-Ourisson. Celui-ci permet d'attribuer une enveloppe de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles.
Cette année, comme les trois années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg accordera également un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros à l'un des jeunes chercheurs sélectionnés.
Pour postuler il s'agit de faire parvenir un dossier de candidature avant le 1er octobre 2014 comprenant le CV du candidat, un descriptif de ses principales réalisations (3 pages maximum) rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de ses publications en indiquant clairement les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche (3 pages maximum) auquel le candidat va se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Les lauréats seront désignés au cours du mois de novembre et pourront disposer des fonds en janvier 2015.
Pour la session du second semestre 2014, les dossiers de demande de soutien à l'édition sont à envoyer d'ici au 29 septembre. Le conseil de publication statuera en décembre.
Conformément à ses missions de service public, l'Université de Strasbourg promeut la diffusion de la culture, de l'information scientifique et de la recherche. A cette fin, elle entend faciliter la publication des travaux des équipes de recherche en soutenant les projets d'édition des chercheurs dans l'ensemble des domaines d'enseignement et de recherche de l'université.
Après évaluation des projets, ce soutien se traduit par l'octroi d’une aide financière à publication. Celles-ci sont attribuées par la commission recherche, sur proposition du conseil de publication, que les auteurs s'adressent pour leur projet éditorial à la Fondation Presses universitaires de Strasbourg ou à un autre éditeur.
Le centre de compétences transfrontalières NovaTris lance son appel à projets 2014 aux chercheurs dont les travaux permettront d'observer et de théoriser, comment, dans la construction des compétences et des savoirs, optimiser les synergies entre connaissances, pratiques et nécessités de terrain afin de mieux saisir, comprendre, penser et vivre le transfrontalier et l'interculturel.
Le centre de compétences transfrontalières NovaTris est un service de l'Université de Haute-Alsace, dont une des missions est de soutenir le développement de dispositifs de formations initiales et continues à caractère transfrontalier permettant à l'apprenant, quelles que soient sa discipline de base et son expérience professionnelle, d'acquérir ou approfondir les compétences-clefs lui permettant d'évoluer avec aisance dans l'environnement international.
Le centre NovaTris, financé par l'Agence nationale de la recherche, de 2011 à 2019 dans le cadre des appels à projets Initiatives d'excellence en formations innovantes (Idefi), a un rôle de démonstrateur pour d'autres universités. Les méthodologies mises en œuvre doivent ainsi être publiques afin de servir de répertoire d'expérience. Afin de permettre un accompagnement scientifique des dispositifs mis en œuvre par NovaTris, un budget spécifique annuel total de 60 000 euros est prévu pour le soutien aux projets de recherche.
Les projets devront être soumis sous forme électronique, en version Word ou pdf. Une confirmation de réception des dossiers sera transmise électroniquement au porteur de projet.
Un colloque international intitulé « Texte et performance : au croisement des arts visuels et des arts du spectacle » se tiendra du 1er au 3 octobre 2014 à l'Université de Strasbourg. Les équipes de recherche organisatrices* lancent un appel à communications.
Ce colloque « Texte et performance : au croisement des arts visuels et des arts du spectacle » souhaite réinterroger le rapport entre performance théâtrale et performance visuelle depuis les années 1960, en partant de la question du texte – entendu au sens large de « production écrite », qu’elle soit éditée ou manuscrite. Le texte est sans doute beaucoup plus présent dans la performance que ne veulent bien le reconnaître ses acteurs mêmes, et les usages du texte dans le théâtre plus riches et moins fixés que ne veulent bien l’énoncer les performeurs. Et ce, dès les années 1960, moment d’émergence de nouvelles formes de théâtralités (Tadeusz Kantor, Jerzy Grotowski pour ne citer qu’eux), et aussi de ce que Michael Kirby nomma un « nouveau théâtre » (les happenings de Kaprow, les events de Fluxus, l’oeuvre musicale et performantielle de John Cage…).
Plutôt que de convoquer des récits autorisés, ce colloque propose de travailler, à partir de l’étude de documents scripturaires, à mettre au jour les différents usages ou modes d’existence du texte dans l’un et l’autre champ, pour tenter de pointer des convergences entre théâtre et performance, plutôt que des divergences.
Les propositions de communication doivent parvenir par courriel à Janig Bégoc au plus tard le 25 juin 2014. Les auteurs recevront une réponse début juillet 2014.
Un appel d’offres est lancé pour un séjour d’enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg au Japon.
Cet appel d'offres est destiné aux enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg intéressés par un séjour compris entre 15 jours et un mois dans un des laboratoires de Hokkaido University (chimie uniquement), Nagoya University, Ochanomizu University, Ritsumeikan University, Sophia University ou Tokyo University of Science.
Les personnes intéressées sont priées de s'adresser à Caroline Blatz à la Maison universitaire France-Japon pour obtenir le dossier de candidature.
Souhaitant contribuer à l'attractivité internationale de l'Université de Strasbourg, la Fédération de recherche "L'Europe en mutation", l'école doctorale 101 et la Faculté de droit organisent une université d'été intitulée "La constitution économique de l'Union" du 1er au 5 septembre 2014.
Cette école d’été proposera d’explorer en profondeur et de tenter d’identifier le modèle économique de l’Union par le biais de la notion de constitution économique. Cette dernière plonge ses racines dans l’ordolibéralisme, courant de pensée né entre les deux guerres en Allemagne à l’Université de Fribourg et fut ensuite transposée au contexte de la Communauté économique européenne.
A cet effet, les enseignements auront d’abord pour objet de cerner la notion de constitution économique dans ses dimensions historique, économique et juridique, puis d’identifier si la constitution économique de l’Union privilégie un modèle économique et, le cas échéant, lequel. Seront ainsi abordés les principaux éléments de la constitution économique afin de mettre en évidence ce que les dispositifs et solutions juridiques retenus dans ces différents domaines nous disent du type de modèle économique mis en place.
Le public concerné sera constitué d’une vingtaine de doctorants motivés issus d’universités françaises et étrangères. Ceux-ci devront posséder une maîtrise suffisante des langues française et anglaise pour tirer profit des enseignements dispensés.
Les Fondations de l'Université de Strasbourg
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 18 juin midi pour une parution le vendredi 20 juin 2014. Consultez les dates des prochains numéros.